Autodéfense intellectuelle

Page mise à jour le 10 décembre 2024

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Sophismes et paralogismes

Un paralogisme est un raisonnement faux qui apparaît comme valide, notamment à son auteur, lequel est de bonne foi, contrairement au sophisme qui est un argument fallacieux destiné à tromper

  • Le faux dilemme, aussi appelé exclusion du tiers, fausse dichotomie ou énumération incomplète, est un raisonnement fallacieux qui consiste à présenter deux solutions à un problème donné comme si elles étaient les deux seules possibles, alors qu’en réalité, il en existe d’autres.
  • La généralisation abusive, aussi appelée généralisation hâtive, est une forme de sophisme qui consiste à tirer une conclusion générale à partir d’une expérience ou d’un échantillon limité.
  • Le hareng fumé ou technique de la fausse piste, consiste à changer délibérément de sujet dans une conversation, afin de détourner l’attention du sujet original.
  • L’argumentum ad hominem  consiste à confondre son adversaire en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes. Ne doit pas être confondu avec l’argumentum ad personam.
  • L’argumentum ad personam désigne une attaque personnelle portée par l’une des parties à la partie adverse sans rapport avec le fond du débat.
  • Le procès d’intention injustifié consiste à soutenir, sans preuve factuelle, que la position de l’adversaire est motivée par des raisons cachées.
  • L’argument d’autorité consiste à invoquer une autorité lors d’une argumentation, en accordant de la valeur à un propos en fonction de son origine plutôt que de son contenu. Ce sophisme survient particulièrement quand on fait intervenir une autorité bien connue dans un domaine autre que celui e son expertise.
  • La pétition de principe est un raisonnement fallacieux dans lequel on suppose dans les prémisses de la proposition ce qu’on doit prouver. Exemple : L’existence de Dieu est prouvée par sa parole.
  • L’argumentum ad populum , aussi nommé raison de la majorité, raison du peuple, est un sophisme ou un paralogisme qui s’appuie sur le fait qu’une opinion est largement répandue pour la justifier, alors qu’elle ne soutient en fait aucune preuve convenable.
  • L’appel à la tradition ou argument d’historicité est un argument fallacieux qui joue sur l’idée que l’ancienneté d’une théorie ou d’une assertion étaye sa véracité.
  • L’appel à la modernité est à l’opposé du précédent mais tout aussi fallacieux. Il consiste à accepter une croyance ou une position, seulement parce qu’elle se réfère à quelque chose de nouveau, de très récent.
  • L’appel à la nature est un sophisme qui prétend qu’une chose est bonne car naturelle, ou mauvaise car non naturelle, sans définir ce qu’on entend par nature ou sans analyser le contenu de l’argumentation.
  • Le paralogisme de composition consiste à affirmer à propos d’un tout ce qui est vrai d’une de ses parties, sans donner pour cela de justification autre que l’appartenance de la partie au tout.
  • Le paralogisme de division consiste, au contraire, à affirmer que ce qui est vrai du tout doit nécessairement être vrai des parties, toujours sans donner de justification, sinon que les parties sont celles de ce tout.
  • L’appel à l’ignorance est un faux raisonnement qui consiste à dire qu’une proposition est vraie parce qu’elle n’a pas été démontrée fausse (ou vice versa). C’est une sorte de faux dilemme.
  • La pente savonneuse, aussi appelée pente glissante, est un argument de direction qui exagère les conséquences d’une thèse en imaginant une chaîne de conséquences aboutissant à une conclusion catastrophique et en insinuant qu’il n’y pas moyen de s’arrêter en chemin.
  • L’écran de fumée consiste à utiliser un jargon obscur et hermétique pour mettre en déroute son adversaire.
  • L’épouvantail, aussi appelé l’homme de paille, est un sophisme qui consiste à présenter la position de son adversaire de façon volontairement erronée. Créer un argument épouvantail consiste à formuler un argument facilement réfutable puis à l’attribuer à son opposant.
  • L’appel à la pitié (argumentum ad misericordiam) est un sophisme consistant à obtenir l’appui de son argument en exploitant un sentiment de pitié ou de culpabilité chez son adversaire
  • L’appel à la peur, ou appel à la terreur, est un paralogisme faisant naître la peur afin de valoir une position. Au lieu de prendre en considération le sujet discuté, on déplace la discussion vers les conséquences de l’adoption d’une autre position que celle soutenue par celui qui emploi ce paralogisme.
  • La fausse analogie consiste à justifier une thèse par la similitude de cas d’événements, de phénomènes qui, après examen, ne sont pas suffisamment semblables.
  • La suppression des données pertinentes consiste à ne présenter que des données favorables à la position de l’argumentateur et à omettre celles qui ne le sont pas.
  • Le sophisme par répétition (ou argumentum ad nauseam) ou avoir raison par forfait : forme de raisonnement fallacieux, idée ou erreur répétée plusieurs fois, comme si la répétition elle-même la rendait plus vraie ou convaincante.

Les faussaires du numérique

Selon Caroline Faillet :

  • Le troll et le hater. Le troll est un individu qui vise à créer des polémiques, prêchant le faux pour déstabiliser ses interlocuteurs. Il crée artificiellement des controverses qui focalisent l’attention au dépens d’échanges normaux. Alors que le troll tourne en dérision les personnes ou les choses qu’il veut dénoncer, le hater déverse sa haine, dérogeant aux règles de bonne conduite d’un dialogue (cyberharcèlement).
  • L’ouvrier de l’intox travaille pour des agences spécialisées dans le juteux business de la falsification. Ce sont des tâcherons du clic. 
  • Le croyant et le complotiste. Militant, tenant d’une certaine croyance par idéologie ou par adhésion à des théories plus ou moins douteuses, on trouve dans cette catégorie, tous les antis : anti-vaccins, anti-ondes, anti-sucres… La croyance extrême étant celle du complot.
  • Le faussaire ordinaire recherche une certaine valorisation sociale. Il colporte, sur les réseaux sociaux, des rumeurs qu’il a entendues et les présentent comme étant véridiques.

Autres notions

  • La nobélite, ou maladie du Nobel, se traduit par la tendance de certains lauréats du prix Nobel à devenir défenseurs de théories pseudo-scientifiques ou de théories du complot après avoir reçu cette récompense. Exemple : le professeur Montagnier, co-lauréat du prix Nobel de médecine pour la découverte du VIH. La maladie du Nobel est un cas particulier d’ultracrépidarianisme.
  • L’ultracrépidarianisme est le comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée.
  • L’effet Dunning-Kruger. Selon la Wikipedia, il s’agit d’un « mécanisme cognitif par lequel les personnes les moins qualifiées d’un groupe tendent à surestimer leur compétence dans un domaine. Ce mécanisme peut être rapproché de l’ultracrépidarianisme » (voir ci-dessus).
  • La loi dite de Brandolini. Selon la Wikipedia, cette loi ou principe d’asymétrie des baratins est l’aphorisme selon lequel « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des sottises est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire ».

Sites Web

Fact checking

La vérification des faits est une technique consistant d’une part à vérifier la véracité des faits et de l’exactitude des chiffres présentés dans les médias par des personnalités politiques et des experts, d’autre part à évaluer le niveau d’objectivité des médias eux-mêmes dans leur traitement de l’information.

Bibliographie